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D'ici et d'ailleurs
12 avril 2005

Du sang et des larmes

Au-dessus de Potosi se dresse une montagne de sang, une montagne dont on a épluché la peau lentement, avec application, systématiquement et dont il ne reste que des lambeaux écarlates. Une montagne aux entrailles ouvertes. Une montagne de larmes qui ont laissées leurs traînées sur ses flancs.

Un chemin de croix raviné, abandonné, monte vers une chapelle en ruine. Un Christ noir ouvre ses bras. Pour qui?

A l'intérieur, c'est le royaume du diable. Au pied de ses nombreuses statues, des offrandes: cigarettes, feuilles de coca, alcool... pour l'attendrir. Et pourtant... Des centaines de milliers d'esclaves, plus ou moins volontaires, y sont morts durant des siècles. Des milliers d'hommes, de femmes, d'enfants souffrent encore aujourd'hui dans ses entrailles a la recherche de métaux précieux, d'argent. Cet argent qui, exploité par les Indiens et les Africains, pour les Espagnols, a fait la richesse de l'Europe. Cet argent qui reste aujourd'hui un simple mirage pour des centaines de familles sans ressource.

Tout comme Cusco et La Paz, Potosi est bâti a flanc de montagne et emmêle ses ruelles en un dédale inextricable. Rues pavées, escaliers, maisons basses, patios, cours et placettes se mêlent et résonnent de vie.

Mais un second labyrinthe domine Potosi, sombre, dangereux, étroit. Un labyrinthe de silence, de chaleur, de sueur. Un labyrinthe qui fait saigner la montagne. Sans pitié.

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