Naufrage dans le désert – mercredi 13 juillet
Cinq jours de pluies diluviennes. Tous les ouadis débordent. Les rivières desséchées sont devenues des torrents tumultueux (bon, là, j’exagère un peu…).
Bahaï se trouve sur une petite colline. La route du sud, vers la civilisation est coupée. 2 voitures, embourbées, ont été englouties sous l’eau qui est montée en 2h. Cinq véhicules et une douzaine de personnes se sont retrouvées isolées, obligées de bivouaquer 2 nuits en attendant que le niveau baisse.
La route du nord, vers l’aéroport est coupée. Les avions peuvent atterrir ; nous ne pouvons pas les rejoindre.
La route de l’est, vers le camp est coupée. Nous n’avons plus accès aux réfugiés, 2 jours avant la distribution mensuelle de nourriture et alors qu’un début d’épidémie de typhoïde exige une présence quotidienne de médecins ainsi que des évacuations régulières sur les hôpitaux de Bahaï ou plus loin.
Et si la situation se poursuit, plus d’eau potable, plus de nourriture, plus de carburant…
22h, de l’eau jusqu’aux genoux, quatre ombres poussent un radeau au milieu des arbres. Quatre bidons reliés entre eux par quelques morceaux de bois et de tôles, le tout recouvert d’une bâche plastique. Notre « machin » a fière allure. Demain, il permettra d’acheminer les équipes vers le camp et de rapatrier les malades.
En attendant, nous goûtons aux joies de la navigation en plein désert…