Tempête – mercredi 28 juillet
Au loin, l’horizon se
rapproche à la vitesse d’un cheval au galop. Il est devenu vertical. Une énorme
masse de tourbillons, un mur de sable de plusieurs centaines de mètres de
hauteur, un nuage ocre qui avale tout sur son passage.
Les gens s’agitent. Les
boutiquent ferment. Les fenêtres sont obstruées, les portes bloquées. Tout le
monde disparaît, s’enferme, se calfeutre. Une petite brise fraîche fait frémir
les bâches. Puis le vent s’affole s’emballe et, soudain, sans transition, il
fait nuit en plein jour. La visibilité est réduite à quelques mètres. Le sable
gifle les tôles, s’infiltre de partout. L’air est devenu poussière, solide,
tangible. Tous les objets se nappent d’une couche d’oubli, d’abandon. Le
tumulte secoue les volets.
Et puis, une goutte résonne
sur le toit, suivit d’une seconde, d’une troisième, et de toute une cataracte.
L’air étouffant devient léger, humide, vivifiant. Les gens sortent. Respirent.
Ce soir, la nuit sera douce, la nuit sera belle.