Renaissance – mercredi 21 juillet
Depuis quelques jours, le
paysage change de couleurs. Rapidement. Très rapidement. Tout était ocre,
jaune, beige. Tout devient vert, vert tendre, vert clair. De véritables
pelouses surgissent de nulle part et étendent leur duvet sur le sable. Les
arbres se parent de nouvelles pousses. Les premières tiges de mil pointent la
tête. Vous souhaitez planter un champ ? Vous prenez un bout de désert
vide, ce n’est pas trop difficile à dénicher…, vous faites des trous en
courant, votre talon servant de bêche, vous jetez quelques graines et vous
rebouchez. Le travail est terminé. Il ne vous reste plus qu’à attendre quelques
semaines…
Les chèvres, moutons,
dromadaires sont à la fête. Les oiseaux se multiplient. De nouveaux visiteurs
arrivent : singes portant leurs petits sur le ventre, chacals attirés par
ce nouvel et fugace éden.
Même le sable semble profiter
du festin. De léger, volatile, il est devenu lourd, pesant. Dans sa croûte
craquante, les roues des véhiculent creusent de larges et profonds sillons.
Les ouadis retrouvent leur
peau desséchée. L’eau s’est cachée.
Et le désert devient vert.