Résolution de conflits – vendredi 26 août
Jeudi après midi, de retour de la collecte de bois, les
deux camions et la voiture accompagnatrice d’Acted tombent dans une
« embuscade ». Une dizaine de personnes brandissent des bâtons et se
mettent en travers de la route. Ils menacent de tabasser les équipes et exigent
que le bois ramassé soit déchargé sur place. Notre guide local intervient,
discute, palabre de longues minutes. Les esprits se calment peu à peu. Le convoi
poursuit sa route.
Vendredi, en compagnie de Mamadou, l’assistant pour les
programmes de fourniture d’énergies (bois, pétrole) et de Dyn, le guide, nous
nous rendons chez Achim, le chef canton dont dépend le territoire des lieux de
collecte, un ancien, un sage.
Une
case posée au bord d’un ouadi. Un tapis à terre. Nous exposons le problème en
partageant le thé. Les agresseurs ayant été identifiés, nous décidons de les
rechercher pour discuter avec eux. 15 km à travers nulle part. Nouvel abri.
Quelques bâches. Des femmes. Les hommes sont partis. Nous repartons. Quelques
kilomètres encore puis de nouvelles cases. Nous retrouvons nos âmes belliqueuses
à l’ombre.
Les
palabres commencent, entrecoupées de thé, de viande de dromadaire, de thé, de
thé. 3h de discussion animée mais très respectueuse. Chacun laisse son
interlocuteur tout le temps qu’il souhaite pour s’exprimer. Pas de coupure de
parole, pas d’intervention intempestive. Le meneur, une grande brute de 1,90 m
et 40 cm de tour de bras, ressemble à un petit enfant pris en faute sous le
regard de l’ancien. Son regard reste baissé, fuyant. Il essaie de se justifier
mais on sent qu’il regrette son geste.
Nous reviendrons dans quelques jours, c’est certain,
mais cette fois pour développer des programmes locaux.
Retour chez le chef, nous partageons la pâte, le thé et
les palabres se poursuivent. Seule la nuit qui approche nous arrête. Il y a
encore 1h de 4x4 sans piste pour rentrer… La journée est
terminée…