Tout au bout – samedi 10 septembre
Un homme marche dans le désert. Il est chef canton. Il est le gardien
d’une tombe et d’un puit. Au bout de la piste. Au bout de nulle part.
Amdjares. Il nous a fallu prêt de 4h pour y arriver. 4h et 70 km. Là est né le Président de la République. Au centre du « village », il n’y a plus qu’un épouvantail à chacals et une tombe grise, celle de son père. Autour, des rochers brûlés par le soleil.
Sous un arbre, une natte. Un
homme est étendu, son revolver à côté de lui. Il se dresse. Il se lève.
Il nous accueille. Il nous offre le thé puis nous fait visiter le vide
qui l’entoure. Une espèce de tente : le moulin. Un abris de toile : la
mosquée. Quelques bancs : l’école. Une vague case : sa maison. Pas
d’habitants. Juste le silence.
Il nous emmène un peu plus loin : un puit, deux puits. Les seuls points d’eau permanents à 100 km à la ronde. Et autour, le vide. Pas d’habitants. Personne. Demain, peut-être, des nomades. Demain, peut-être, des visiteurs. Des gens de passage.
Nous buvons le thé. Nous mangeons la pâte. Nous repartons.