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D'ici et d'ailleurs
30 décembre 2006

Un camp a poussé dans ce champ

PC280001Ils sont sortis de la jungle, fuyant les combats, les bombardements et les enlèvements. Ils ont fuit sur les chemins, les sentiers, riches de quelques vêtements, quelques objets. Ils ont abandonné leur nouvelle maison, offerte par le gouvernement ou les ONG après le tsunami, ils ont abandonné leur bateau de pêche, leur lopin de terre, leurs meubles et leur quotidien à la recherche d’un peu de paix et de sécurité dans cette zone, Vaharai, où ACTED coordonne la réponse aux urgences humanitaires.

A la lisière de la forêt, après les barbelés, il y avait un village. Il se nommait Alankulam. Quelques maisons éparpillées dans les champs et les marais. Des cocotiers. Une soixantaine de familles. Les militaires leur ont dit de s’installer ici. Ils se sont arrêtés.

Le gouvernement est venu et les a enregistrés. Les enfants, les femmes et les hommes, les vieillards, les malades, les bébés et les adolescents. Il y avait des puits dans les cours des maisons. Ils ont trouvé de l’eau à boire, de l’eau pour la toilette, pour la lessive. Et puis, à la demande des autorités dépassées, des ONG sont arrivées. Elles ont prêté des tentes. Elles ont donné des ustensiles de cuisine, des moustiquaires, des vêtements. Elles ont construit des latrines, des pistes, des espaces communautaires. Elles ont organisé les distributions d’eau potable, de nourriture, de ramassage des ordures, de vidange des latrines. Puis, elles ont remplacé les tentes par des petites maisons de toile et de métal, installé un réseau de drainage, des panneaux solaires pour quelques lampadaires.

3 semaines ont passé. Une petite ville a poussé. 1 300 habitants désorientés. Un comité de gestion comprenant les représentants des déplacés, les autorités et les ONG se met en place. Il faut à présent penser à demain : la rentrée scolaire pour les élèves, la gestion du bois mort pour la cuisine sans épuiser les ressources des alentours, la gestion de l’eau dans le respect des besoins des populations hôtes, la négociation de parcelles pour débuter du maraîchage, de l’agriculture, de l’élevage peut-être ?, l’ouverture de petites boutiques, d’ateliers de couture, de menuiserie…

ACTED est à leurs côtés pour les accompagner, les appuyer, les conseiller. Tout comme nous sommes aux cotés des déplacés de 4 autres camps dans la zone, tout comme d’autres ONG sont aux côtés des déplacés de plus de 60 camps dans la région. Plus de 40 000 déplacés en 2 semaines, un nouveau tsunami, venu de la terre celui-ci, venu des hommes, et qui nous oblige à repenser notre intervention, notre présence, adapter nos programmes de développement à une situation d’urgence, modifier nos priorités à la demande des autorités mais sans abandonner les personnes que nous soutenons dans leur réinsertion suite à la catastrophe du 26 décembre 2004. Heureusement, les équipes sont flexibles et compétentes. Heureusement, la coopération avec les déplacés, les autorités civiles et militaires et les autres acteurs humanitaires est harmonieuse.

Un nouveau camp a poussé dans ce champ. ACTED accompagne la semence de l’espoir dans ce camp.

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