Valse à deux temps
Univers tout de noir habillé. Univers émeraude. Valse d’un bout de la planète à l’autre. Valse entre deux mondes, deux univers, une même planète.
Il y avait ce vendredi dans les vallées sombres de l’Himalaya, sur les sommets immaculés, perché à des milliers de mètres d’altitude. Il y avait ce samedi de froid glacé, de sac pesant, de crampons, de piolet, de solitude, de silence. Ce samedi d’éboulis interminable, de glaciers béants, de fatigue, de douleur. Ce dimanche si loin de l’humanité, si loin de la modernité, si loin, arrêté, suspendu à des centaines, des milliers d’années.
Et puis, il y avait ce vendredi dans la jungle sri lankaise, ce vendredi de chaleur humide et étouffante, ce vendredi de cris dans les arbres, de fuite dans les fourrées, de chants d’oiseaux colorés, de batailles de singes dans les branches, de bains d’éléphants dans le lac. Il y avait ce samedi de réunions climatisées, de buffets fins et infinis, de pause-café, d’apéritifs, de Cognac au bord de la piscine sous les étoiles. Il y avait ce dimanche de rires et de discussions, d’échanges, de retrouvailles, ce dimanche d’amitié avec des hommes, des femmes venus du monde entier pour travailler ensemble, de France et du Tadjikistan, d’Italie et d’Afghanistan, d’Indonésie, du Kenya, du Liban et d’Inde, du Pakistan, des Etats-Unis et de tant d’autres pays, ce dimanche à inventer demain, un demain plus beau, plus humain.
Il y avait 7 jours entre ces deux mondes. Sept jours et quelques avions. Sept jours mais une seule planète. Elle est belle. Elle est riche. Je l’aime.